Plantes et condiments
Afin d’assurer une excellente digestion, sainte Hildegarde recommande en cuisine l’usage de plantes aromatiques et de condiments; certains aident à éliminer la bile noire, d’autres ont une action privilégiée.
L’hysope : «Prendre souvent de l’hysope purge l’organisme de l’écume malsaine et fétide des humeurs, tout comme la chaleur se charge d’écumer ce qui bouillonne dans la marmite. L’hysope est bonne dans tous les mets. Cuite et pulvérisée, elle est plus profitable que crue. Prise dans la nourriture comme aromate, elle rend le foie alerte (performant, actif) et assainit quelque peu aussi les poumons.» L’hysope est une plante vivace, alors on peut la planter dans notre jardin. On la trouve aussi, moulue, dans les magasins d’aliments naturels. Elle est plus utile cuite et réduite en poudre.
«Celui qui tousse et souffre du foie, ou celui qui a le poumon oppressé, n’a qu’à manger de l’hysope avec les viandes ou de la graisse et son état s’améliorera.» Notez que si l’hysope est prise seule, seulement avec de l’eau ou du vin, elle fera plus de tort que de bien.
Le galanga (racine sauvage) Alpina officinalis
Il pousse dans le sud de la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Thaïlande. C’est la plus forte épice du monde. Il est chaud, mais pas piquant. Il est une panacée pour tous ceux qui souffrent du cœur.
Le galanga est « entièrement chaud, il n’y a pas de froid en lui, et il a beaucoup de vertus. Celui qui a des douleurs au cœur, ou sent défaillir son cœur, qu’il mange sans tarder une quantité suffisante de galanga et il ira mieux.» L’utiliser pour douleurs cardiaques, faiblesse cardiaque, crise d’angine de poitrine, infarctus (traitement préventif et curatif), problèmes circulatoires, état de faiblesse ou d’épuisement.
Le pyrèthre d’Afrique moulu (anthémis)
La défense immunitaire, le transport d’oxygène et l’équilibre acido-basique comptent parmi les fonctions vitales de notre sang. Pour accompagner ces fonctions, sainte Hildegarde conseille le pyrèthre qui favorise «un bon sang, une bonne digestion et un esprit clair.» Il permet également une bonne assimilation des vitamines et des minéraux. Son utilisation : dans la cuisson de l’épeautre ou des aliments ou à saupoudrer sur des plats préparés.
Le serpolet moulu
«Il a une effet purifiant et donne une belle peau.» Son utilisation : dans la cuisson de l’épeautre ou des légumes, de la viande et du poisson, ou à saupoudrer dans les plats.
Les ÉPICES que sainte Hildegarde appellent les épices de la joie sont : la cannelle, la muscade et le clou de girofle. Pour pouvoir en avoir sous la main en tout temps, on peut en mélanger dans un petit bocal en vitre (utiliser les récipients en plastique le moins possible!) : une partie de muscade moulue (bio si possible), une partie de cannelle moulue (bio si possible) et ¼ de partie de clou de girofle moulu (bio si possible). On peut en saupoudrer sur le yogourt, les salades de fruits maison, les crêpes desserts, ou incorporer ce mélange lorsque l’on fait des muffins, des biscuits, des gâteaux (aux carottes par exemple) ou incorporer ce mélange à la pâte lorsque l’on fait des muffins, etc.
La cannelle est « par nature très chande, très énergique et contient une certaine humidité, mais sa chaleur est si forte qu’elle fait disparaître l’humidité,» dit sainte Hildegarde. «Celui qui en mange diminue en lui les mauvaises humeurs et les remplacent par de bonnes.»
Le giroflier (clous de girofle) est « extrêmement chaud et il a en lui une certaine humidité qui lui donne de la douceur, semblable à l’humide douceur du miel » dit sainte Hildegarde.
«La noix de muscade possède une grande chaleur et un heureux équilibre dans ses propriétés. Celui qui mange de la noix de muscade ouvre son cœur, purifie ses sens et en retire de bonnes dispositions.»
Prendre une noix de muscade, un poids égal de cannelle et un peu de clous de girofle, réduire en poudre. Avec cette poudre, de la farine et un peu d’eau, confectionner de petites galettes et en manger souvent : cette préparation « adoucit l’amertume du corps et de l’esprit, ouvre le cœur, aiguise les sens émoussés, rend l’âme joyeuse, purifie les sens, diminue les humeurs nocives, apporte un bon suc au sang et fortifie ».
AUTRES ÉPICES recommandées par sainte Hildegarde :
Le cumin est d’une nature « modérément chaude et sèche ». Hildegarde dit que « peu importe la façon dont il est pris, il est bon et utile pour une personne en santé, car il procure une bonne disposition et diminue la température de celui qui a trop chaud ». Cependant, il n’est pas recommandé à ceux qui sont malades, particulièrement à ceux qui souffrent du coeur, car il ne réchauffe pas complètement le coeur qui dont être toujours chaud.
Si on veut manger du fromage cuit ou rôti sans éprouver de douleur, y ajouter du cumin et le manger ainsi.
Le persil est « de nature robuste et il contient plus de chaleur que de froid ; il pousse grâce au vent et à l’humidité. Il est meilleur et plus utile à l’homme lorsqu’il est cru plutôt que lorsqu’il est cuit. Quand on en mange, il adoucit les fièvres qui frappent l’homme, si elles ne sont pas trop fortes. Cependant, il alourdit l’esprit.»
Le poivre est nettement chaud et sec, et contient une force bouillonnante; mangé en abondance, il fait du mal à l’homme, provoque chez lui de la pleurésie, détruit les humeurs qui sont en lui, en suscite de mauvaises.
La sauge est de nature chaude et sèche. Elle se développe grâce à la chaleur du soleil plutôt que grâce à l’humidité de la terre. Elle est utile contre les humeurs molles, car elle est sèche. Elle est bonne à manger, aussi bien crue que cuite, par ceux qui souffrent d’humeurs nocives, car elle apaise ces humeurs.
L’aneth cuit supprime l’engourdissement de la digestion et il la facilite.
CONDIMENTS déconseillés :
Le gingembre est tout à fait chaud et se diffuse facilement. Un homme en bonne santé et gras n’a pas intérêt à en manger, car il le rend stupide, ignorant, tiède et lascif.
Remède contre la fatigue : Si on est sec et bien affaibli, réduire du gingembre en poudre et en prendre un peu à jeun dilué dans une boisson. On peut en même temps en manger avec du pain, on améliorera ainsi son état. Mais aussitôt qu’on ira mieux, il ne faut plus en manger, de peur d’en subir quelque dommage.
Le cerfeuil est de nature sèche, et il pousse non pas grâce à la force de l’air ou à l’humidité de la terre, mais dans les petits courants d’air, avant que ne s’élève la chaleur féconde de l’été. Il est pourtant plus chaud que froid et sa chaleur est fort saine. On le classe parfois dans les plantes inutiles, car si on le mange, il provoque beaucoup de vapeurs dans la tête de l’homme. Il n’est bon à manger ni cru ni cuit, mais il est utile pour certains médicaments et soigne les blessures des ulcères.